Alors j’ai beaucoup de choses à dire alors par quoi commencer ? Telle est la question…
Ce que j’ai vu correspond-il à ce que j’avais imaginé ?
Pas du tout ! Je pensais que j’allais essentiellement observer et analyser le comportement des différents individus qui pouvaient passer par là. Cependant, ceci a en fait été très minoritaire sur l’ensemble de ma veille. J’ai principalement pensé sur tout ce qui pouvait me passer par la tête, en chantant, dansant, parlant à voix haute ou intérieurement.
L’observation du paysage a duré pour moi environ 5 minutes avant que je me mette à penser. C’est vrai que je ne vais pas me qualifier comme une personne observatrice puisque c’est très rare que je m’attarde sur des détails, mais comme beaucoup de gens en fait. La plupart des gens passent par des chemins, routes sans regarder au-dessus (des maisons… ) mais plus à leur hauteur. C’est peut-être dans nos gênes, peut-être pense-t-on être les seuls à pouvoir regarder de haut. C’est d’ailleurs pour cela que personne de nous voit, ni ne nous entend.
En tant que veilleur cela peut être perturbant puisqu’au final personne ne sait qu’on est là et c’est ce que je me disais au début de ma veille. Cependant, au fur et à mesure du temps, j’étais au final contente et ravie d’être seule, seule avec moi-même, ou plutôt nous-même. En effet étant masquée, je n’avais pas de double mais une « poly-personnalité ». Vers la fin de ma veille, j’ai d’ailleurs pris le rôle d’une jeune adulte qui voulait exprimer son amour pour la vie et surtout à une personne en particulier. Cependant cette personne ne la comprenait pas car je zozotais. En effet, elle comprenait « je sème » au lieu de « je t’aime ». Cette histoire montrait que malgré le fait qu’on dise que le « body language » représente beaucoup, la plupart des gens ne sont pas réellement attentif et ne comprennent donc pas vraiment les gens.
J’étais à la fin tellement dans mon rôle que même quand mon accompagnateur est venu me chercher, je continuais de zozoter. J’ai d’ailleurs été vraiment surprise de sa venue puisque je pensais qu’il me restait au moins 25 minutes, alors que cela faisait déjà 1 heure.
Cela serait trop long à expliquer en détails mais pendant ma veille je me suis posée un tas de questions :
– Pourquoi veille-t-on à cet endroit précis ? A ces moments-là précis ? Puisque le couché du soleil d’aujourd’hui sera celui de demain et était celui d’hier.
– Pourquoi veut-on tout contrôler ? Notamment l’heure, alors qu’au final le temps représente notre « faiblesse » puisqu’on ne peut pas l’arrêter.
– Pourquoi dit-on « un » veilleur et pas « une » ? Ne serait-ce qu’un homme qui pourrait venir veiller sur nous pendant que la « sage-femme » aide à la reproduction de l’espèce… ?
– Pourquoi dit-on vivre est mieux que « survivre » ? Généralement le préfixe « sur » est utilisé pour amplifier les mots et non les rendre moins puissant. Par exemple on dit un « surhumain » « sur » un toit. Ceci exprime la supériorité. Alors que « survivre » est justement tout le contraire.
Ma veille m’a permis de me concentrer sur moi-même tout en prenant en compte l’environnement. Je sais d’ailleurs que j’étais dans un espace de 21,8 pieds de long et 5 pieds de large (en pointure 39). Certes il faut être observateur mais aussi en réflexion. En effet comme l’a dit Socrate selon Platon « connais-toi toi-même ». Et c’est en somme ce que j’ai tenté de faire durant ma veille. Cette veille m’aura beaucoup apportée et je suis ravie de l’avoir faite.
Veille du 16 mars 2018, 18h00.