Le Projet
Joanne Leighton propose la performance LES VEILLEURS D’EVREUX du vendredi 22 septembre 2017 au samedi 22 septembre 2018, pour 730 participants. Une personne chaque matin et une autre chaque soir, veille sa ville et sa région pendant une heure, au lever et au coucher du soleil, et ainsi de suite pendant 365 jours.
Être présent dans un site spécifique, être acteur / observateur, questionner l’espace et comment on le perçoit et le reçoit avec ses sens en éveil, ouvrir son regard à perte de vue et éprouver la rencontre entre notre corps et ce paysage que l’on découvre ou redécouvre...
Voilà le sens de cette performance pendant laquelle chaque participant fera l’expérience d’une notion fondamentale dans la pratique chorégraphique : la qualité d’une présence.
Ce moment en-dehors des contingences du quotidien est un temps privilégié que chaque veilleur se donne à lui- même. Cette heure est l’occasion de pouvoir se laisser aller à goûter la poétique de cet instant. Avec légèreté et sans stress, se retirer du monde tout en étant conscient d’être au centre d’un projet à l’échelle d’une population et de son territoire. Il n’est pas nécessaire d’être de la ville, les personnes des environs, des pays voisins ou des personnes de passage sont invitées à partager la responsabilité de « veiller ». Toute personne de près ou de loin en relation avec la ville est la bienvenue pour prendre part à cette expérience.
Focus sur Joanne Leighton / WLDN
« Le Veilleur est une personne debout et immobile – figure très pertinente aujourd’hui – qui prend la responsabilité civique de veiller sur sa ville. Chacun vient pour des raisons qui lui sont très personnelles. On garde des traces du vécu de chacun (photo, texte) et cela constitue un récit contemporain de la Cité. La performance est à double face : les histoires personnelles des Veilleurs et, en même temps, la communauté qui se crée. Tout s’imbrique, cela tisse des liens entre les gens.C’est un projet poétique, mais aussi l’activation d’une forme de protestation, de résistance, silencieuse et paisible. Je laisse ouvert le paradoxe qui a toujours existé : est-ce le Veilleur qui observe la performance de la ville ou le passant qui regarde la performance du Veilleur ? J.L
Joanne Leighton est une chorégraphe Belge d’origine australienne dont le parcours est étroitement lié à une vision de la danse originale et évolutive, dans un désir constant de dialogue et d’échange.
Actuellement en résidence au Théâtre 71, Scène nationale de Malakoff pour la saison 2016/2017, Joanne Leighton est artiste associée 2015-2017 au Theater Freiburg et en résidence-mission CLEA 2017 à la Briqueterie – CDC du Val de Marne, en partenariat avec la DRAC Ile-de-France et la ville d’Ivry-sur-Seine. WLDN sera en résidence longue 2017-2019 Paris Réseau Danse - CDC Atelier de Paris-Carolyn Carlson, l’Etoile du Nord-Scène conventionnée danse, micadanses-ADDP et studio Le Regard du Cygne, avec le soutien d’ARCADI Ile-de-France dans le cadre du parcours d’accompagnement 2017-2020. WLDN est subventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication.
Joanne Leighton a dirigé le Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort de 2010 à 2015. En quittant le CCN, elle crée sa compagnie, WLDN et oeuvre en vue d’une implantation en Ile-de-France.
Les pièces de Joanne Leighton ont été présentées sur de nombreuses scènes internationales, notamment en Allemagne, Australie, Belgique, Espagne, France, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Maroc, Pays-Bas, Pays-de Galles, Royaume-Uni et dernièrement à Cuba.
WLDN est un projet et une philosophie. Walden est le titre du roman d’Henry David Thoreau (1817-1862), essayiste, enseignant, philosophe, naturaliste et poète américain. Publié en 1854, ce roman influença de nombreux courants de pensée et servit de référence à ceux qui cherchaient à renouer avec des valeurs fondamentales.
Henry David Thoreau y raconte son expérience durant deux ans de sa vie autonome au milieu de la nature.
WLDN peut être décrit comme une sorte de “strip-tease transcendantal“, ce qui représente l’acte de revenir à la matière fondamentale et à une simplification du travail, à l’essence d’un spectacle en termes de danse, de mouvement et de site.
Cette simplicité peut et doit inclure un travail sur scène ainsi qu’un travail hors scène et dans l’espace public. Elle peut aussi inclure des productions de documentation et publication par exemple sur les réseaux sociaux facebook ou twitter...
Comment l’acte de Thoreau résonne dans notre paysage culturel contemporain en mutation et comment travailler avec les outils simples d’aujourd’hui pour créer, enregistrer, noter, éditer et disséminer. »