C’est à mon tour : je veille sur la ville. On m’a demandé de monter là-haut parce que, là-haut, on voit mieux l’horizon. On voit mieux ce qui va arriver. On le voit plus tôt, on a le temps de prévenir les autres, là, en bas. Ceux qui vaquent à leur vie quotidienne : courses au supermarché, une bière à la terrasse d’un café. Si quelque chose devait arriver, il ne verrait pas venir, ils n’auraient pas le temps de réagir. C’est la raison pour laquelle je suis là-haut : pour voir à leur place, seul. La sérénité du quotidien de ceux d’en bas en dépend. Je veille et reste là, immobile ou presque, silencieux. Je scrute tantôt l’horizon boisé, tantôt la cité en contrebas. Je suis là et en même temps je ne suis pas là. Funambule en alerte.
Veille du 1er septembre 2018, 19h37.