Vertige d’abord quand je suis entrée dans cette boîte étroite et comme en équilibre au-dessus de la place. Découverte étonnante d’un endroit familier où je viens chaque samedi faire le marché. Contraste entre l’effervescence et le calme d’aujourd’hui où les rumeurs de la ville et le chant des oiseaux sont audibles.
Désir de voir le soleil se lever. La lumière sur la place est belle. Je découvre les façades des maisons, les toits biscornus, le parking presque désert. Un passant trace une belle diagonale. Une femme arrive en voiture et s’étire après en être descendue. Elle disparaît comme happée derrière un rideau de fer. Elle ne réapparaîtra pas. Le soleil va bientôt apparaître. Je le guette. Bientôt il illumine et apporte sa chaleur. Cela me conforte dans l’idée que j’aime le matin, l’éveil. Je regarde les éboueurs faire leur travail. Pour la première fois, je me dis que cela peut être un métier intéressant: arpenter la ville parmi les premiers et la rendre propre pour les autres. Le soleil me réchauffe. Mes mains touchent le bois et ce contact est agréable. Soudain les cloches me rappellent que c’est presque fini. Plus que quelques minutes pour savourer ce privilège d’avoir veillé.
Veille du 9 juillet 2018, 6h02.